Qui se ressemble ne s'assemble pas toujours... ( PV Eàrànë )

Encore mes pas me guidaient vers ce lieu maudit. Je savais que je devais y retourner. Ne serais-ce que pour essayer de retrouver une quelconque trace de mes parents... La lave avait tout détruit mais un brin d'espoir résistait au fond de moi... Le volcan de l'Oubli... Me voilà de retour ! Cette source de mort inépuisable me dominait de toute son immensité, comme si elle voulait me rappeler qu'elle avait arraché à moi le dernier membre de ma misérable famille... Et devant moi cette interminable forêt qui me narguait... Mais je n'allais pas me laisser faire. Je marchai sur une brindille. Une simple brindille... Et pourtant symbolique. Le la pris entre mes mains et la brisai d'un coup sec.

- Je ne me laisserais pas faire !!!!!!!!

Pourquoi j’avais fait demi-tour ? Etais-je si faible que cela ? Non, c’est ridicule. Je suis la plus puissante des Anges Noirs. Du moins, je l’étais. Désormais, je ne fais plus partie de leur clan. Je suis Déchue. Quoiqu’il en soit, j’étais partie à la Forteresse Noire dans le but de retrouver mes anciens compagnons, ceux qui m’ont si facilement reniée et oubliée. Pour les tuer dans d’atroces souffrances. Pour leur faire payer. Mais une rencontre, cette femme Jensenn, aux Souterrains de Désolation m’avait fait changer d’avis. Enfin non, pas totalement. Disons que je n’avais plus tellement envie d’aller là-bas. J’y retournerais probablement plus tard. Donc me voilà de retour au Volcan de l’oubli. Durant mon premier voyage, où j’avais traversé le Volcan, tout c’était bien passé. Malheureusement, je n’avais fait aucune rencontre, je n’avais donc tué personne. Mais je m’étais rattrapée après…

Je volais depuis plusieurs jours déjà, épuisée. Il faisait une chaleur insupportable, à cause du Volcan et de la proximité du Désert. Heureusement, il y avait des bois proche, où je pourrais être au frais. Mais je ne pourrais pas voler. Dans la vie, il faut savoir faire des choix. Je choisis donc la fraîcheur des arbres, où je pourrais même trouver un petit cour d’eau pour boire. Et des baies ou des Animaux pour manger, car j’étais affamée. Je me dirigeais donc vers un petit ruisseau, qui coulait en faisant un petit bruit apaisant. Étonnant, dans cet endroit. Je croyais que tout était décimé à chaque éruption. Pourtant, il y a eu une éruption récemment, quand j’étais encore dans les Souterrains, mais tout le paysage était intact. Aucune trace de lave, ou de cramé. J’haussais les épaules. A vrai dire je m’en fichais. Je me baissais, recueillant l’eau dans mes mains qui formaient une sorte de coupe et bu.

- Je ne me laisserais pas faire !!!!!!!!

Je me relevais, et inspectais les horizons. Je découvris un jeune Elfe, seul. Je m’avançais vers lui.

-Si tu le dis…

Le ton moqueur et le rictus ne lui échappa pas. Tant mieux… La provocation était la meilleure chose.

- Vous êtes absolument le genre de personne que je m'attendais à croiser ici ...

Une ange déchue... Intéressant. Je lisais sur son visage de la haine et du plaisir à tuer et à ... Je ne préférais pas y penser.

- Votre décolleté est vraiment trop audacieux. Vous pourriez choquer des gens... Et il y a beaucoup de moustiques ici.

Bingo. Enfin bon... Je me rapprochait d'elle et lui touchait le visage. Elle sembla déconcertée... Curieux, elle n'avait pas la peau rêche comme mon père m'avait décrit les Anges noirs. Pourvu qu'elle ne prenne pas mon geste comme une intention malsaine... Je retirais vivement ma main. Puis je fit une révérence.

- Puis-je savoir ce qui vous amène ici mademoiselle ?

Soudain je compris le truc qui clochait. Une Ange Déchue. Donc au service du mal. Aïe... Elle allais me carboniser après ça. Sur la défensive, je fis apparaître un bouclier de glace.

-Vous êtes absolument le genre de personne que je m'attendais à croiser ici ...

Un sourire démoniaque apparut sur mon visage. Mon regard parcouru rapidement le paysage, pour vérifier qu’il n’y avait personne. Les paroles de l’Elfe étaient complètement ridicules… Il n’y avait jamais personne ici. Tous les habitants de Sayeth sont des poltrons, personne n’ose s’aventurer dans des terres aussi dangereuses. D’ailleurs, que faisait-il ici, ce petit Elfe sans défense ? Il allait bientôt mourir…

-Ah oui ?

Décidemment, j’aimais prendre un ton moqueur, juste pour jouer un peu avec lui. C’était tellement amusant de voir apparaître de l’agacement sur les visages. J’aimais entendre leurs supplications. Comme si j’allais les écouter… Perdue dans mes pensées, je ne l’écoutais pas me parler de mon décolleté et de… moustiques ? Je n’en avais rien à faire de ces bêtes suceuses de sang. En deux temps trois mouvements, elles étaient toutes mortes, grâce à ma magie. Puis il s’approcha de moi et me caressa la joue. Etonnée, je me laissais faire. Finalement, je n’allais pas le tuer tout de suite… J’allais pouvoir me détendre et jouir de mes occupations préférées. Il me faisait une référence ? Il me prenait pour une Reine ? Quoiqu’il en soit, c’était amusant de le voir pratiquement à mes pieds. Je m’apprêtais à lui donner un coup de pied dans le visage, pour qu’il soit vraiment à terre. Pour que je le maîtrise totalement. Mais il prit une respiration et commença à parler. Je soupirais, ne l’écoutant qu’à moitié. J’observais une grosse « mouche à merde » qui tournoyait autour de lui avec grand bruit. Il n’avait pas l’air de s’en rendre compte, ce qui rendait la scène plus amusante. Les mouches de cette race était attirée par des… excréments ou des choses vraiment puantes. J’éclatais de rire, rejetant ma tête en arrière.

-Je suis venue pour te tuer.

J’avais repris un ton sérieux, et un rictus s’afficha sur mes lèvres. Avant, je lui ferais bouffer la grosse mouche. De quelle façon allais-je le tuer ? Je voulais changer, pour une fois. Peut-être que… ? Je passais à l’action, mais avant j’activais mon bouclier physique. Je ne voulais pas risquer de me blesser à cause de cet insignifiant Elfe. J’appelais mes spectres, qui arrivèrent en provocant de grands vents. Ceux-ci firent bouger la mouche, qui s’infiltra dans l’oreille droite de l’Elfe. De nouveau, j’éclatais de rire.

Cette Ange était vraiment ridicule. Je connaissait ce genre d'insecte. Celui-ci n'était pas attirée par un quelconque excrément mais plutôt par mon sang d'Elfe ; les Elfes sont très proches de la nature. Mais je ne pouvais pas donner l'ordre à cette mouche de partir de mon oreille... L'ange prenais un réel plaisir à regarder la mouche. Je ne comprenais vraiment pas sa fascination pour la bestiole.

- Oui, c'est une mouche, vous n'en avez jamais vu ?

Cette créature démoniaque était vraiment dépourvue de maturité. Je ne l'avais touché que pour voir la consistance de sa peau, et elle avait imaginer que je l'avais fait pour la... bref. Elle maîtrisais donc les spectres ? Hum... impressionnant. Mais elle ne pouvait pas m'attaquer avec eux car elle les avait invoqué grâce à de la magie. Or, mon bouclier parait la magie, mais pas les attaques physiques. C'était un des rares avantages de la glace dragonnière...
Je matérialisai ma dague dans ma main. Si elle m'avait atteint avec son vent, c'était parce que lui était naturel et non pas les spectres.

- Avant de se mêler des insectes des autres, regardez d'abord les vôtres !

En effet, un énorme frelon venait de déposer dans son coup une marque rouge qui commençait à enfler. Ooooooooh, elle n'allait pas aimer...

- Oui, c'est une mouche, vous n'en avez jamais vu ?

J’haussais un sourcil, moqueuse. Cet Elfe si… petit et insignifiant osait me parler ainsi ? Il allait le regretter, oh oui… Je ne lui répondis pas, cela n’en valais pas la peine. Ce petit homme croyait qu’il me dominait, or c’était tout le contraire. Il allait bientôt mourir, mais comment, je n’en savais trop rien. Et puis, il ne contrôlait pas les insectes. Alors, il ne pouvait pas la faire partir. Il devait entendre le bourdonnement incessant de l’insecte dans son oreille, ce qui devait certainement l’énerver. Et parfois l’énervement causait des emportements qui pourraient être à mon avantage.

- Avant de se mêler des insectes des autres, regardez d'abord les vôtres !

Mais quelle était la signification de cette phrase ? Vraisemblablement, elle ne voulait rien dire. Cette mouche était son insecte ? Mais bien sûr… Cet Elfe était ridicule. Il ne servait à rien, et dès qu’il ouvrait sa bouche pour parler, il m’exaspérait. Je ne sais pas pourquoi il était encore dans ce monde, celui-là. Eh bien, cela allait changer, et vite. Je m’apprêtais à la torturer mentalement, quand je sentis une douleur dans le cou. En baissant le regard, je m’aperçus qu’un frelon était en train de me piquer. Je le chassais rapidement, car je savais quelles étaient les conséquences. J’étais allergique. Lors des piqûres, je gonflais, j’éternuais, je devenais rouge. Mon cou faisait trois fois sa taille à présent, et il était complètement rougit. Je regardais l'Elfe, rageuse. Je lui crachais au visage. Rassemblant mon énergie, je le torturais par la pensée. Mais à la place de se rouler à terre hurlant de douleur, il me regarda dans les yeux, comme si rien ne se passait. Étonnée, je redoublais la puissance du choc. Toujours rien. J'arrêtais, ne voulant pas me fatiguer inutilement. Comme c'était étrange... Il possédait donc un bouclier ? Intéressant... S'il était comme moi, je pourrais tout de même le blesser physiquement. Je lui donnais un coup de pied dans le ventre, si violent qu'il recula et heurta violemment l'arbre qui se trouvait derrière. J'entendis un craquement sourd, qui fut accompagné par son cri. Il glissa le long du tronc, laissant une traînée de sang. Je m'approchais de lui, un sourire aux lèvres. Un autre coup de pied dans son visage continua à l'achever. Je m'accroupis, et lui pris son visage entre mes mains.

-Réfléchis avant de t’en prendre à moi.

Je laissais retomber violemment sa tête, appuyant sur ses joues si fort qu'il devint rouge. Un sourire satisfait aux lèvres, je me relevais, en harmonie avec les gémissements du jeune Elfe. Si il était faible, il ne pourrait plus tenir son bouclier et je pourrais l'achever...

Je commençais sérieusement à en avoir marre de cette Ange cruelle et suffisante. Elle m'était supérieure, je ne pouvais le nier, cependant je n'allais pas me laisser piétiner de la sorte sans me défendre. Si j'en croyais mon intuition, elle voulais me frapper à bout pour que je lâche mon bouclier. J'eus un sourire mauvais. Elle était peu-être forte mais je n'étais pas un incapable non plus, et elle allait trouver de la résistance de mon côté, beaucoup de résistance. Aussi je réfléchit longuement à une ingénieuse technique de riposte tout en lui faisant croire qu'elle prenait le dessus du combat.

Soudain, une idée géniale me vint à l'esprit. Ma glace pouvais sois parer les coups magiques et non les coups physiques, soit l'inverse. Je pouvais aussi changer la consistance quand je le voulais ; donc je n'avais cas prendre la glace parant la magie quand elle tentait de me torturer mentalement et prendre la glace parant les coups physiques quand elle m'envoyais ses redoutables coups de pieds. De plus, je fit s'enrouler la glace autour de mon bras de sorte que le bouclier ne puisse tomber. Je fit apparaître un arc de glace, peu pratique au niveau du poids mais très efficace. Je matérialisai dans ma main une stalactite de glace et accrochai une herbe longue en guise de corde tout en changeant la forme de mon bouclier pour éviter un violent uppercut à la mâchoire. Je tandis ma corde de fortune et envoya la stalactite dans la poitrine de l'Ange, tout en jubilant de voir son cou gonfler à vue d'oeil. La partie risquait d'être plus amusante que je ne le croyais...

Étonnement, il ne semblait plus plier sous mes coups. Comme si... Comme si il venait seulement d'activer un bouclier qui le protège physiquement. Mais pourquoi maintenant, et pas avant ? Parce que... Parce qu'il ne savait pas qu'il pouvait le faire. Ainsi, serait-il aussi puissant ? En le regardant, je compris. Il en a deux, tout comme moi. Mais différents des miens. Et je suppose qu'il ne peux utiliser les deux de façon simultanée, comme moi à mes débuts. Nous allons vérifions cela... En m'approchant de lui, je lui assénais un coup de pied dans le ventre, et je me concentrais pour la torture psychologique. Il y avait sûrement plusieurs façons de torturer psychologiquement, mais je n'en connaissais qu'une: en introduisant mon esprit dans le siens et semer la panique. Je ne pourrais pas expliquer comment je fais, il suffit que je le désire et tout ce fais si vite que je n'ai pas le temps de comprendre.
C'est extrêmement difficile de se concentrer mentalement tout en donnant des coups. Je réussis, pendant une dizaine de secondes. Une migraine m'avait assaillie, et mon énergie baissait. Je dus me résigner à arrêter et observer les résultats. Une sourire d'une méchanceté pure se dessina sur mon visage, comme à son habitude. J'avais raison. J'avais réussis. De toute évidence, il avait parer les coups physique, et ne s'attendait pas à cela. Il gémissait en se tenant la tête, puis arrêta quand il compris que cela faisait plus d'une minute que j'avais cessé cette torture.

-J'ai compris ton point faibles, petit nain de jardin.

Suite à ces mots, je ressentis une profonde douleur à la poitrine. Cependant, j'étais habituée à des douleurs plus forte. Mais en baissant le regard, j'aperçus un stalactite enfoncé au trois quart en moi, dans ma poitrine. Je fronçais des sourcils. Compte-tenu de l'endroit, j'avais pensé que la douleur interne d'autrefois était resurgi une fois de plus. Déjà, du sang coulait à grand flot le long de mon corps, salissant l'herbe roussie. Tellement de sang coulait que mes vêtements étaient humides et collaient à ma peau. L'odeur de sang mélangée à la sueur empestait l'air. Et... Ce n'était pas de la sueur. C'était de la fumée. Je me tordis le cou pour regarder le ciel, en direction du Volcan. De la fumée épaisse et noir se dégageait du cratère. Mon visage se décomposa. Ce Volcan était censé être éteint !

La perte de sang était critique, ma tête tournais. Peut-être allais-je mourir d'une hémorragie. Mais le Volcan près à explosé était le plus important. D'un geste sûr, brusque et rapide je retirais le stalactite avec une grimace de douleur. Je me retins d'hurler en serrant la mâchoire, et une quantité énorme de sang gicla sur le visage de Talagän, qui avait relâché sa garde l'espace d'un instant. Son visage rageur était maintenant maculé de mon sang. Je me retins d'éclater de rire, et d'un geste lança le stalactite en direction de l'Elfe. Bien évidement, il avait son bouclier et le morceau de glace revint vers moi d'une vitesse effrayante. Je me décalais, pas assez vite cependant. Il m'arracha un bout de peau de mon bras gauche, et alla ensuite se planter dans l'arbre derrière moi.

Spoiler:

Ma tactique fonctionna pendant une bonne demi-heure. Jamais je n'avais eu à me battre aussi longtemps de toute ma vie. L'ange déchue m'envoyais ses décharges de magie sans qu'elle ne produisent sur moi le moindre effet. Je cru même à un moment prendre l'avantage. Mais cette impression fut de courte durée. Je pouvais tenir ce rythme pendant une bonne heure mais pas au delà. je commençais à m'épuiser de plus en plus. Alors se produisit quelque chose que je redoutais depuis un bon bout de temps. Mes mouvement perdaient de leur rapidité et de leur souplesse, ma vigilance retombait. Et mon adversaire en profita pleinement. je ne compris pas ce qui m'arrivais.

Un visage terrifiant s'insinua dans mon esprit. je me vis cloué sur un arbre, des chaînes au pieds et aux mains. Le Volcan se dressait toujours devant moi, mais à une distance beaucoup plus courte qu'avant. Je compris que ce visage appartenait à l'ange. Elle sortit de nulle part des dagues noires de jais et m'ouvris le ventre avec une violence inouïe. Un flot de sang jaillit et me couvrit le visage. La douleur vrilla dans ma tête. Je me jetais face contre terre en gémissant. Une coulée de lave me recouvrit, brûlant ma chair, mes poumons s'emplir d'une fumée noirâtre... Quand j'ouvris les yeux, je me rendis compte de plusieurs choses. la torture état mentale, à en croire le sourire mauvais de l'Ange, de même que mon corps était intact et le Volcan avait reculé. Mais plusieurs éléments n'étaient pas totalement fictifs. Le sang ne provenais pas d'un trou béant sous mon diaphragme mais de la stalactite fiché dans la poitrine de mon ennemie. J'avais visé à côté en ne comptant pas la toucher, je désirais juste l'effrayer ! Elle avait dû se décaler au dernier moment et recevoir mon projectile de plein fouet... Une marre de sang baignait déjà ses pieds...

Et le Volcan projetais réellement de la fumée noire. Nous avions essuyé plusieurs éruptions avec mon père du temps où nous vivions ici, et la coulée de lave ne suivait généralement que deux-trois jours après. Mais cette fumée en trop grande quantité ne présageait vraiment rien de bon. C'était presque inquiétant. Enfin pour moi. L'Ange se vidait littéralement de son sang mais je ne pouvais l'aider sans y laisser moi aussi la vie. C'était égoïste de ma part mais je n'étais pas Partisan de la Paix pour rien. Je ne voulais que la Paix et rien d'autre, voilà pourquoi je ne m'étais pas lancé dans de vains combats avec les Fidèles de Cala. Je respectais cette déesse mais sans plus. La situation était alarmante. Je Matérialisais dans ma main une coupole de glace, reculais de cinq bons pas pour ne as prendre de risques et la projetais sur mon adversaire. La glace se brisa sous l'impact bien sur mais il en résulta un mince filet d'eau qui s'écoula sur la blessure, ne stoppant pas le sang mais nettoyant les bords de la plaie. C'était tout ce que je pouvais faire pour cette folle sadique.

- Si tu m'entends, sache qu'il ne t'arrive que ce que tu pouvais récolter avec tes actes honteux. Je ne cherche pas à te faire la morale, juste à te dire que ton choix de vie n'est pas forcément le meilleur après ta condamnation.

Puis je me reculais encore, à environs cent mètres d'elle pour pouvoir éviter ses représailles.

Je croyais bien avoir perdu la moitié de mon sang, à cause du stalactite mais aussi du peau qu'il m'a retiré sur mon bras gauche. Je vis une ombre, qui s'approcha, puis qui s'éloigna. Puis je sentis de la glace s'exploser contre moi, ce qui la fit en partie fondre. Je gémis, mais je ne sentais même plus mon corps. Je n'arrivais presque plus à respirer, réduisant mon rythme cardiaque au plus bas. Je sentis mon corps partir, je ne sentis pas l'impact du sol. J'entendis une voix se percuter dans mon cerveau, et je ne compris bien évidemment pas le sens. Mais je fis un effort, soucieuse de ce qu'il avait à me dire.

- Si tu m'entends, sache qu'il ne t'arrive que ce que tu pouvais récolter avec tes actes honteux. Je ne cherche pas à te faire la morale, juste à te dire que ton choix de vie n'est pas forcément le meilleur après ta condamnation.

Après sa réflexion, que j'essayais d’analyser en vain, mon cerveau refusant, en manque de sang, un sourire aimable s'étira sur mes lèvres doucement.

-Pardon...

Cette fois-ci, j'étais bel et bien tombée dans une léthargie profonde.
Etait-il possible de faire des rêves quand on est inconsciente ? Non ? Et bien si. Un rêve, une vision, j'ignorais ce que c'était exactement. Mais j'aperçus une magnifique Ange Blanche, qui s'approchais de moi.

Cet Elfe va bientôt avoir besoin d'aide. Oui, c'est prévu. Pourquoi ? Parce que c'est un test. Un test pour toi Eàrànë. Nous pensons que tu va te convertir vers le bien. Tu verras par toi même des indices que tu découvrira bien assez tôt... Mais je ne peux pas te les révéler pour l'instant.
Enfin. Talagän va avoir besoin d'une plante qui se trouve au Désert pour survivre. Elle se trouve au bout de la pointe du Sud-Ouest. Mais celle pour l'achever dans d'atroces souffrances se trouve à cinq kilomètre du Volcan de l'Oubli, à la petite pointe du Nord-Est. A toi de voir : Nous avons confiance en toi Eàrànë...

L'image de l'Ange devint floue, puis disparaît. Devenait-elle folle ? Mais je perdais des forces rapidement, la vie me quittait...

Cette femme était décidément un peu étrange. D'abord elle avait tenté de me tuer, puis elle s'excusait d'être au service du mal. La blessure devait lui embrouiller le cerveau. Je me mis à réfléchi intensément. Si je restait là sans rien faire, elle allait périr d'une hémorragie externe. Si je tentais le a soigner à distance, Je risquais plus d'aggraver sa blessure qu'autre chose. Et enfin, si je la soignais vraiment, elle risquait de me tuer après. Même si elle était dans un état de semi-inconscience, elle restait dangereuse. Mais C'était immoral de la laisser souffrir comme ça. Je ne pouvais tout simplement pas rester ici les bras croiser à la regarder mourir. Je devais faire quelque chose, quoi qu'il en coûte après. Les vêtements de l'Ange déchue étaient poisseux de sang. La plaie ne semblait pas trop large mais en revanche elle était profonde. Je n'y voyais pas grand chose car mon visage était barbouillé de sang, mais j'avais quand même compris qu'il fallait panser la blessure au plus vite. Je repérais rapidement un arbre aux feuilles absorbantes qui pourrait faire l'affaire. Mais il était quelques mètres en contrebas, entouré d'une fumée noirâtre et certainement toxique... D'ailleurs je commençais à tousser.

Je n'avais pas le choix, il fallait descendre. La pente était un peu ride, mais je parvint sans trop de mal à atteindre l'arbre. Je ne voyais absolument rien avec cette fumée. J'avançais donc à tâtons et cherchais avec mes mains une branche basse en m'efforçant de ne pas respirer. Cette scène étais ridicule, aussi j'étais content que l'Ange déchue ne puisse pas me voir. Mes doigts se refermèrent soudain sur une feuille rugueuse. Je tirais dessus de toute mes forces mais la tige était solide et je n'étais pas si costaud que ça. Finalement la feuille céda. Je commençais à manquer cruellement d'oxygène. Mes yeux étaient obstrués par la fumée et j'avais très certainement de la poussière dans la gorge; Il ne restais plus qu'à espérer qu'elle ne descende pas dans mes poumons.

Je toussais de plus belle en tentant de retrouver mon chemin et clignait des yeux pour essayer d'y voir plus clair. Mon pied buta brusquement sur une roche et je m'affalai de tout mon long sur le sol.
Une toux rauque et effrayante me secoua la poitrine et je me mis à cracher du sang ; mais pas question d'abandonner. Je me remis courageusement sur pied et remontais la pente. Je distinguais le corps de l'Ange dans le chaos total, qui avait encore perdu du sang. Il ruisselait de la plaie jusque sur le sentier abandonné. Je m'approchais précautionneusement d'elle et à l'aide de la feuille et de sa longue tige, je lui fit un bandage de fortune. Puis je pressais la blessure pour stopper l'hémorragie. Au bout de dix minutes, l'écoulement de sang faibli, puis s'arrêta. L'air était irrespirable et mes toux de plus en plus violentes. Je la pris par le bras et la trainais derrière moi pour l'éloigner de la fumée, mais elle pesait un âne mort. Au loin, le Volcan rougeoyait. Un filet de lave s'écoulait le long de son flanc. Puis un tremblement effroyable me renversa. Je venais de comprendre. Une nuée ardente ! Voilà pourquoi il y avait autant de fumée ! Je pressais le pas. Nous allions être bientôt ensevelis sous une pluie de cendres brulantes... Je me mis à courir. Le poids de l'Ange n'avait plus d'importance, il fallait trouver une solution. Une seconde secousse me fit trébucher, une troisième me mit à terre. Je me mis à rampe entre les arbre à la recherche d'un abri en attendant que l'éruption se calme. Mais il n'y avait rien dans cette foret sombre étouffée par la fumée. Rien sauf...

Un grotte ! Il y avait une grotte à côté d'un petit ruisseau, mais je n'avais aucune idée d'où ce ruisseau se trouvais. J'étais allé pêcher là-bas avec mon père, et nous avions dormi dans la caverne. Elle était petite, mais elle était à proximité d'un point d'eau. Je continuais à ramper désespérément, sans m'arrêter... Le temps s'écoulait à une vitesse folle tandis que le ciel s'obscurcissait. L'Ange devenait un fardeau très encombrant. Je fis une petite pause pour respirer un peu, mais je ne faisais qu'avaler de la poussière. Je toussais à fendre l'âme, la situation était critique...

Soudain, je vis une mince ligne argentée au loin. Ce n'était sans doute pas le ruisseau mais je pourrais y construire un abri avec de la glace. J'usais de mes dernières forces pour ramper jusqu'à lui. Là, je réalisais l'effort ultime en érigeant un cône de glace ou nous pourrions tenir debout. Je voyais à travers la paroi transparente le nuage noir qui se rapprochait... Puis je sombrais dans un sommeil profond, exténué par cette fuite inégale contre la puissance du Volcan.

Je rouvrais les yeux doucement, comme si c'était la chose la plus difficile de ma vie. L'Ange de mes rêve, était-elle juste le fruit de mon imagination ou était-elle celle qui accueillait les morts ? Ou bien "une Ange Gardienne" ? Trop de question se bousculait dans ma tête. Elle tournait si fort, je me sentais oppressée dans mon propre cerveau, comme si mon esprit était en train de sortir de moi, mais que ma boîte crânienne ne le voulait pas. Comme une sorte de guerre. C'était horrible.
Puis, au fur et à mesure, je commençais à sentir les parties de mon corps, comme si le sang circulait de nouveau en moi. Mais très lentement. Comme si... Comme si j'en avais plus assez pour que mon corps entier soit alimenté. Pour appuyer mes hypothèses, je constatais que je ne sentais plus mes jambes, et que je n'arrivais pas à les bouger. Je n'arrivais pas à bouger tout court. Je n'arrivais même pas à bouger les yeux, ils restaient fixes. Je voyais flous et gris. Tout était confus.

Je rouvrais les yeux à nouveau, cette fois beaucoup plus vite que la première fois, et plus facilement aussi. Je n'osais pas bouger, de peur de me rendormir. La douleur à la tête était beaucoup plus forte, elle aussi. Et plus de questions se succédaient, à une vitesse telle que je ne comprenais même pas se que je me demandais à moi-même. Mais, je pouvais voir nettement, et partout. Je pouvais déplacer mes yeux ! Une grande première, j'étais contente. Étais-je morte ? C'était la question qui revenait le plus souvent, mais sans jamais de réponse. Je pensais que non, vu que je respirais, lentement, mais je respirais. Et le ciel était bleu... Vide. L'air puait la fumée. Mais que c'était-il passé ? Aucun souvenirs. Aucun.

Cette fois, je me redressais vivement. Mais je me recouchais aussi vite, voyant tout noir et le monde tourner autour de moi. Les yeux grands ouverts, j'aperçut l'Elfe. Son prénom m'échappais. Mais ça n'avait aucune importance. Il se méfiait de moi. Mais il avait l'air soucieux aussi... Etais-je morte ?
Le ciel était de nouveau gris. Combien de temps s'était écoulé ?
J'essayais de parler, un grognement affreusement animal sortit de ma bouche à la place. L'Elfe recula d'un bon, effrayer.

Ne... N'ai pas peur...

J'avais prononcé ces paroles d'une voix frêle, tellement basse que je doutait qu'il m'ait entendu.

Mes ailes bougèrent sans que je ne m'en rende compte. Je les regardais: maintenant un quart de mes ailes était doré...