Le vrai péché, c'est de ne pas faire le bien... [PV Eáránë & Kallan]

Je volai au dessus des ruines d'une ville qui fut certainement très jolie et appréciée. Je ne connaissais pas cet endroit. J'entendis des rires. Je volai vers eux, attentive. Je les reconnus immédiatement. C'étaient des disciples de Dehron. Je les connaissaient. La plupart me côtoyaient, avant. Ils riaient, heureux. Ils m'avaient vite oubliés, à ce que je vois... J'aperçu Dínendal, un homme qui s'était joué de moi, une fois. Je m'étais abandonnée à lui, un soir. Il allait le payer. Il m'aperçu et se leva discrètement. Il s'approcha de moi. Je lui souris, faussement, et l'attirai le plus loin possible des autres. Il commença à m'embrasser. Sans amour. Je n'aimais qu'un seul homme.... Mais je savais jouer la comédie. Au bout de quelques minutes, j'en avais assez. Je l'embrassai à pleine bouche, pour ne pas qu'il hurle, et le tortura par la pensée. Il essaya de se rouler à terre, il tenta de me frapper, de me repousser, il était trop faible. Il souffrait. J'eu un sourire diabolique. Jugeant qu'il avait déjà assez dégusté, j’arrêtai. Je le saisi par le col et m'envolai, pour atterrir au milieu de leur petit groupe. Je le jeta violemment au sol. Lui n'avait même plus la force de gémir. Je le jeta dans leur feu de camps.
Voilà ce qu'il vous attend si vous êtes heureux.
Ils savaient que j'étais puissante. Ils n'osaient pas intervenir, ces poltrons. Tant mieux pour eux.

Je m'envolai, et remarquai des ailes blanches, au loin. Il y avait certainement un ange blanc par ici... Je m’approchais. D'elle, apparemment. Je me raclai la gorge bruyamment. Elle se retourna.
Tiens, quelle surprise, Kallan.
J'insistai bien sur son nom. La Reine était donc ici... Je remarquai à son cou le pendentif.

Elle était donc comme cela, elle aussi. Elle me défiait, m'incitant en quelque sortes d'être... méchante. Je sentais qu'elle lisait en moi. Cela ne me déplaisais pas, bien au contraire. Grâce à mon bouclier, je masquai mes pensée de souffrance, mes pensée amoureuse où on peut voir une once de bonté. Elle ne pouvait voir que mon côté sans coeur.
Qu'est-ce que tu fais ici ?
Je n'étais plus sous ses ordres, plus rien ne m'obligeais à être respectueuse envers elle. Surtout qu'elle savait que j'aimais vraiment Zarerd. Elle savait qu'au fond, je n'étais pas si mauvaise. Pas sans pitié. Mais elle avait quand même autorisé sa mort. Elle savait combien j'avais souffert, parce qu'avant, je ne savais pas cacher mes pensées.
Mais tant de souffrance a entraîné tant de méchanceté et de haine... Je sentais que mes émotions prenait le dessus. Il ne fallait pas. Pour tuer, il ne fallait pas avoir de pitié. Sinon, on aura sa mort sur notre conscience toute notre vie.
J'eu un rictus mauvais. Je dissimulai toujours mes pensées, ma vie.
je sentais toujours la présence du groupe des Disciples de Dehron. Mais ce n'étais plus de la joie que je sentais, mais de la peur. Ils étaient vraiment des froussards... Et il en fallait si peu pour les effrayés.
C'était tellement...amusant de voir les gens souffrir. Les torturer.
Je sentis mes spectres, que j'avais moi même façonnés il y a quelques années, se manifester. Ils étaient impatients d'aspirer des vies. Mais pas pour l'instant... Heureusement que la Reine n'était au courant de mes projets...

Elle voyait bien que je la provoquais, et que je la détestais. Mais apparemment, elle s’en fichait royalement et affichait un masque d’indifférence.

-Je ne suis pas ici pour toi, si c'est ce que tu veux savoir.

Je m’en doutais bien. Pourquoi serait-elle venue risquer sa vie en allant parler gentiment à des Anges Déchus ? Elle s’était juste trouvée sur ma route, au mauvais endroit et au mauvais moment.

-Ce n’est pas ce que je veux savoir.

Mes yeux gris la regardaient avec tant de haine. Je n’avais qu’une envie. Lui faire payer ce qu’elle m’avait fait quelques années auparavant. Elle n’y était peut-être pour rien en partie, mais elle avait la capacité de lire dans les âmes, et elle savait que j’avais le véritable amour, mon âme sœur. Et elle était restée sans pitié. C’était ce que j’avais trouvé le plus… C’était en partie pour ça que lui en voulait. J’avais effectivement un peu abusé de la luxure, mais pour moi, je n’en avais pas trop fait. Je ne méritai pas d’être déchue. En fait, comme j’étais la plus fidèle et la plus puissante, Findecáno m’en avait voulu. Mais je n’aurai pas été aussi importante, je n’aurai jamais été déchue.

Je la regardais moi aussi, avec un masque d’indifférence, certes, mais de défi aussi. Je ne laissai jamais transparaître mes émotions, quand elles sont autres que de la méchanceté.

Je détournai le regard quand j’entendis de nouveau des éclats de rire provenant de la troupe des Disciples de Dehron. Ils s’en été vite remis, de la mort de leur compagnon… Eh bien, j’allais semer la zizanie. Je jetais un dernier regard vers Kallan. Elle est leur Reine, alors ce serait donc normal qu’elle n’apprécie pas ce que je m’apprêtais à faire.

-Tu es venue pour les détruire également ? Tu as enfin daignée te bouger ? Tu ne sers à rien ! Tu ne vois pas qu’ils vivent leur vie sans toi ? Tu vis sans doute dans un palais, bien tranquille, pendant que nous te servons ! Ce temps est révolu, Kallan. Aucun Ange ne t’aime. Aucun.

Je n’en avais pas fini avec elle. Mais je ne voulais pas tout déballer d’une seule traite. Il fallait lui laisser le temps de s’en rendre compte… Et elle pouvait toujours affirmer que cela ne lui faisait rien, elle pouvait le nier. Mais je savais qu’au fond, un jour, elle repensera à mes paroles. Derrière son masque, se cachait un être sensible. Sensible à tout, même à mes paroles. Je pouvais déjà deviner sa réaction, une réaction totalement maîtrisée, d’un air d’indifférence totale. Et son avertissement silencieux ne me faisait absolument rien. Je n’étais plus sous sa juridiction. Alors je pouvais faire ce que je voulais, elle ne pouvait rien contre moi. Et elle pouvait toujours me provoquer en duel, cela ne ferait que baisser sa réputation.

Je partis donc vers cette troupe, regardant derrière moi. Elle me suivait. Comme si elle pouvait m’en empêcher. Mes yeux devinrent rouge sang, j’invoquais les Ténèbres. Le feu de camp vit son volume augmenter considérablement. Les plus proches furent brulés vifs. La personne la plus proche de moi essaya de m’attraper au visage, pour me tuer. Mais d’un mouvement brusque, je lui crevais les yeux, en y plantant mes doigts. Elle s’écarta en hurlant, trébucha et tomba dans le feu. J’appelais mes spectres, qui arrivèrent derrière une personne. Ils tirèrent sur sa tête, et je pris les pieds. Il hurla, et je pris l’eau qu’ils faisaient chauffer pour manger, que je versais dans sa bouche. Ebouillanté, écartelé… Au bout de quelques minutes, sa tête s’arracha dans un craquement sourd. Mes spectres le lâchèrent, puis attrapèrent une autre personne. Une fille. Je m’approchais d’elle en les chassant. Pendant qu’ils s’occupaient d’une autre personne, je saisis une de mes flèches. Avec la pointe, j’ouvris son corps, au niveau du ventre. Du sang gicla, les boyaux sortirent, je les saisis, les enroulèrent autour d’elle puis l’étranglais avec ceux-ci. Je me retournais, pour regarder le carnage avec amusement. Les survivants s’enfuirent, et je ne cherchais pas à les poursuivre. Je me retournais vers Kallan.

-Voilà ce qui t’attends…