Fais attention où tu mets tes pieds... PV [Talagän, Eàrànë & Rhoslyn]

Spoiler:

L'ennui dans le pouvoir de téléportation d'Oskan, c'est qu'il ne peut pas se téléporter là où il n'a jamais mis les pieds. Alors il se voyait obligé de marcher pour parvenir à son but. La Forteresse Noire. Mais avant il faut passer par le Désert et le Volcan de l'Oubli. Le chemin aboutissait à l’entrée du Désert, ce qui signifiait que personne ne s’y rendait, car s’était beaucoup trop dangereux. Les nombreuses tempêtes de sable engloutissaient tout sur leur passage. Aucun survivant n’avait pu confirmer ces dires. Enfin, aucun Humain. Mais bien évidemment, les êtres dotés de pouvoirs surnaturels ou encore des créatures hors du commun ont plus de chance pour survire. Oskan espérait ne pas être illusionné par une oasis ou quelque chose de la sorte, courant dans le Désert. Ce serait vraiment ridicule, celui qui illusionne est illusionné. A cause de la chaleur, de la faim, de la fatigue et des pouvoirs déposés dans le sable lors de la Bataille des Dieux beaucoup se faisaient avoir par les illusions.

Oskan s’engagea dans le Désert. Au bout de quelque pas, il s’arrêta et huma l’air. Une odeur de brûlé étouffante parvînt à ses narines. Quelqu’un faisait un feu de camp ? Sans intérêt…

-Mais non ! C’est le soleil qui tape sur le sable, crétin !

-Tu ne m’insultes pas !

Un vent violent percuta Oskan en plein fouet. Il fut propulsé, et du sable se faufilait dans tous les trous possibles et inimaginables. Grâce à son pouvoir de lévitation, il put rétablir la gravité et toucha le sol de ses pieds quelques mètres plus loin. Il avait beau se gratter, enlever ses vêtements et se secouer, rien ne fit. Le sable resta sur son corps. Après un haussement d’épaule, il se remit en route, à moitié nu. Il ne voulait pas se rhabiller, pensant que le vent enlèverait certainement le sable.

Un éternuement le fit sursauter et il se retourna, sur le qui-vive.

-A ta droite… Une présence féminine.

-Mais non c’est une présence masculine… Et féminine.

-Alors moi j’en capte trois mais pas au même endroit.

Oskan, lasse, se contenta d’un hochement de tête pour lui répondre. Il s’approcha des deux plus proches, soit un homme et une femme. Certainement un couple. Et Oskan détestait les couples heureux. Comme la plus part des Disciples de Dehron. Alors il allait savourer cet instant où il allait les faire souffrir en jouant un peu avec eux…

Depuis que nous avions décidé de faire route ensemble (elle avait trouvé un prétexte pour échapper quelques temps à ses devoirs comme quoi elle devait faire une visite diplomatique), Rhoslyn et moi avions découvert énormément de choses. Notamment le fait que la partie Ouest de Sayeth est dangereuse voir... Faisons un récapitulatif.

- Le premier jour, Rhoslyn avait fait son annonce au conseil des Fées et malgré la réticence des plus anciens, elle avait fini par obtenir la permission de s'éclipser une ou deux semaines. Jusque là, tout allait bien (mis à part le fait que je m'étais fait piquer par un moustique sur le bras).

- Le matin du deuxième jour, nous avions traversé en barque l'immense fleuve séparant la côte Est le la côte Ouest. Sauf que la barque n'était pas étanche... l a fallu écoper l'eau à tour de rôle, et au bout d'un moment j'étais tellement énervé que j'ai fait geler l'eau, nous enfermant dans la glace (et ma piqûre avait doublé de taille).

- L'après-midi, quelques disciples de Dehron nous ont fait un accueil très chaleureux... Dans le sens où nous avons couru le plus vite possible pour échapper à leur feu de forêt... (et le moustique avait dû bien rire en voyant sur mon bras se former une grosse cloque rouge).

-Le soir, nous avions marché sans but précis. Là, rien de spécial, sauf que le volcan de l'Oubli se dressait au loin, tel un poignard empoisonné dans la blessure encore fraîche de la disparition de mon père. Je m'étais promis de ne jamais revoir cet endroit, je l'ai seulement aperçu de loin, donc ma promesse tenait toujours (finalement, le bouton sur mon bras s'avéra être une contraction d'une maladie qui embrume le cerveau... Fantastique.)

Bref. Une série de catastrophes. Je regardai devant moi, histoire de voir si une mauvaise surprise n'allait pas encore tomber sur nous. Ah. Après l'eau, le feu et le souvenir, l'épreuve du sable. Autrement dit, un immense désert s'étendait à perte de vue sous nos yeux. Nous étions à peu près à la lisière d'un petit bois, et la gigantesque masse dorée qui surgissait de la sorte était quelque peu déroutante. Et désespérante. De mon bras, enserré dans un bandage de fortune (encore de la glace, c'est tout ce que j'avais trouvé), partait une douleur étourdissante qui se répandait dans tout mon corps, me brûlant à petit feu. J'avais épuisé presque toute la quantité de liquide doré que j'avais prélevé aux cascades de Saylee, sans que celle-ci n'eut fait grand chose pour moi. Sans doute ne guérissait-elle que les blessures, et pas les piqûres... Je réprimai un petit rire nerveux. Peut-être que cette énorme masse jaunâtre qui remplaçait mon bras n'était qu'une égratignure ?
Mais nous étions engagés -dans quoi exactement ?- alors nous ne pouvions plus faire demi-tour pour me soigner dans de bonnes conditions. Je posais mon pied sur le sable bouillant.

Aussitôt, comme par enchantement, se diffusa dans mon être une chaleur insoutenable. Un vent puissant se leva, emportant des dunes entières sur son passage. La magie des combats passés y était sans doute pour quelque chose... Je me tournais vers Rhoslyn, qui visiblement peinait autant que moi à garder l'équilibre. En quelques instants, nous fûmes aveuglés par le soleil cuisant et par le sable qui tourbillonnait en tout sens. Je pris la main de Rhoslyn ; il ne manquerait plus que nous nous perdions... La lisière du bois était à peine visible à présent, et le vent trop puissant pour que nous puissions rebrousser chemin. Il ne nous restait plus que le choix d'avancer tout droit. Un bruit étrange éclata près de moi. La glace de mon bras avait tout simplement explosé sous la chaleur. Je ne voyais plus rien. N'entendais plus rien d'autre que le souffle cruel et continu du vent qui s'acharnait à nous mettre en déroute. Ce désert était maudit. C'est alors que, relevant les yeux pour essayer de distinguer quelque chose, je vis une silhouette masculine qui se profilait à l'horizon. Et une autre, féminine, complètement à l'opposé. Que je reconnus instantanément. Eáránë, l'ange déchue. Instinctivement, je matérialisai mon bouclier de glace magique. Qui éclata. Deuxième tentative. Même résultat. Je compris alors avec horreur que, si un combat s'engageait, à cause de la fournaise dans la quelle nous nous trouvions, contradictoire à mon élément, je ne serais pas en mesure de me défendre.

Spoiler:

Une chaleur irrespirable m'atteignit. Cela me réveilla, car je volais les yeux à demi-fermés, ne voulant pas m'arrêter pour dormir. Même si je faisais parmi les "redoutés", il y avait beaucoup d'autres "redoutables" ici. En baissant le regard, je compris que j'étais arrivée au Désert. Je fronçais les sourcils. J'étais censée me diriger vers la Forteresse Noire, et non pas le Désert. Je m'étais trompée de direction... Et il fallait attendre que le soleil se lève pour espérer retourner dans la bonne direction. Pourtant, il me semblait qu'il y a quelques heures à peine il faisait encore jour. J'entendis un vent puissant qui faisait siffler mes oreilles. Et puis je le sentis. Il me heurta et je fus emmené avec lui, sans pouvoir lutter. Il était trop puissant. Comme lorsque nous sommes au milieu d'un foule qui avance dans une seule direction. On se sent compressé et dirigé. Exactement ce que je ressentais en ce moment. Je réussis finalement à prendre de la hauteur, tellement d'hauteur que je ne distinguais plus le sol. Juste des nuages, et du froid. Un froid glacial, tellement glacial que j'avais l'impression d'avoir mon sang geler. Mais il n'y avait plus de vent, c'était l'avantage. Mais j'avais une difficulté à respirer étonnantes qui le fis comprendre de la hauteur à laquelle j'étais. Normalement, mes poumons d'Ange était constitués différemment de sortes à ne pas avoir ce genre de désagrément, étant très souvent dans le Ciel.

Des larmes coulèrent malgré moi, à cause du froid mordant. Et mes larmes gelèrent sur mes joues. Après cet événement étrange, je décidais de redescendre. Je me trouvais à dix mètres du sol environ quand la tempête de sable se calma quelque peu. Soulagée, je posais mes pieds sur le sable et commençais à marcher quand je sentis la chaleur insupportable sur la plante de mes pieds nus. En soufflant, je repris mon envol, pour voler au ras du sol, à environ dix centimètres.

Je continuais à marcher sans trop de but. Je m'étais perdue, et je n'avais aucun moyen de retrouver mon chemin. De chaque côté, du sable s'étendait à perte de vue. J'espérais rencontrer quelqu'un qui puisse m'aider... Avant que je ne le tue. De toute façon, nous sommes bien trop sur ces terres, alors autant liquider le nombres d'habitants, comme le mort naturelle n'est pas très rapide. Je n'ai rien à me reprocher.

Je captais une présence. Soulagée, je me dirigeais vers celle-ci, puis je sentis qu'elle était maléfique. Et je doute qu'elle veuille m'aider... Ayant essayer. Mes ailes battirent l'air d'un puissance qui me fis avancer plus vite. En les observant, je ne pus retenir un sourire. Mes ailes avaient toujours était magnifiques. Mais... Noires ébènes. Alors pourquoi avaient-elles les pointes dorées maintenant ? Qu'est-ce que cela signifiait ? Qu'elles perdaient leur couleur noire ? Donc son authentique méchanceté ? Non, ce n'était pas possible...

J'étais maintenant derrière cet homme, qui entendis les battements d'ailes et se retourna en murmurant quelque chose pour lui-même. Il était d'une beauté époustouflante...

Le voyage l'avait épuisé, de voler sans relâche pour ne pas risquer de perdre du temps. Il avait fallu traverser la moitié du continent, des Cascades au Royaume des Fées, en une demi-journée. Rosy volait à vive allure, tandis que Talagän s'était déniché une monture rapide, d'une manière légale bien sûr. Une discussion longue et épuisante s'était engagée avec ses conseillers, mais elle l'avait écourtée. Elle avait enfin obtenu le droit de s'absenter, dans le but de sauver une vie, celle de son amant, et d'essayer de créer une alliance avec ceux de l'Est. Ce n'était pas sa priorité, mais autant donner un but intéressant pour son peuple. Ils avaient donc fait retour arrière, pour retourner sur littoraux. Ils avaient dormis aux Cascades, puis s'était levés très tôt pour traverser la mer. Toues sortes de péripéties les avaient ralentis, que ce soit sur l'eau ou sur la terre ferme, juste avant l'entrée du Désert. Justement, en fuyant nous y sommes rentrés sans le vouloir, voulant faire des provisions de nourriture et d'eau avant.

Le sable était si chaud que Rosy volait et portait Talagän à bout de bras, à bout de force. Une vent violent finis de l'achever, et lâcha malgré elle l'homme de sa vie. Mais il eut la bonne idée de lui prendre sa main, et ainsi ils demeurèrent ensemble. Malgré le vent et la chaleur insoutenable, ils continuèrent à marcher. Enfin, Rosy était à quelques centimètres du sol, ses petits pieds fragiles qui aiment la douceur comme tout son être ne pouvait résister.

La Fée azurée avait compris. Talagän avait été piqué par un moustique très dangereux, porteur d'un virus mortel, appelé communément le moustique Bellurom. Il transmet une maladie qui embrume le cerveau... Et dont il est très difficile de se guérir. Voilà pourquoi cet Ange l'avait prévenue. Elle pouvait le soigner à l'aide d'une plante, de cette fameuse plante qu'elle ne connaissait pas. Et il leur restait un peu plus d'un jour, mais a son avis ce n'était pas suffisant pour passer au peigne fin tout le Désert.

Elle sentit de l'inquiétude chez Talagän, il avait la main moite non pas a cause de la chaleur, ce qui serait compréhensible, mais à cause de... Rosy s'arrêta net. En face d'eux, il y avait une forme, un homme apparemment. Et même à cette distance, elle ressentait ces sentiments négatifs... La preuve qu'ils étaient puissants, et donc que cet homme est redoutable. Puis elle aperçut une femme, un Ange, que Talagän semblait connaître. Mais ils ne semblaient pas être en de bon therme... Était-ce celle de sa vision ? C'était possible, tout comme ça ne l'est pas. Elle ne sentait pas des pensées négatives venant d'elle, pour l'instant. Rien ne prouvait qu'elle n'était pas maléfique, surtout vu la réaction de Talagän. Ils verront bien par la suite...

Oskan éternua bruyamment, ce qui lui permis de chasser les grains de sable qui étaient logés dans ses narines et dans ses oreilles. En relevant la tête, il aperçut presque nettement le couple étrange qui se tenait en face de lui, à une certaine distance tout de même. Mais la femme était... Une Fée ?! Il n'en avait jamais vu auparavant, et sa couleur de peau le choqua. Comment pouvait-on être aussi horrible ? En la voyant, il n'avait qu'une envie, c'était d'envoyer son esprit errer au Royaume de Morts et de brûler sa carcasse. Une créature si répugnante ne pouvait exister.

-Le bleu, c'est plus chaud que le rouge, fais attention... il se pourrait que cette créature te brûle !

Oskan ne répondit rien. Il était épuisé de parler constamment à sa mère, alors il se contenta d’acquiescer. De plus, il détestait parler pour ne rien dire, ce qui était le cas à cet instant. Comme elle était ridicule ! C'était impossible que la peau de cette étrange créature soit brûlante, juste parce qu'elle est bleue. Enfin, rien n'est impossible... Il valait mieux ne pas s'en approcher. Puis Oskan se tapa rageusement le front de la paume de sa main. "Mais que suis-je bête ! Elle ne peut pas être brûlante si son compagnon lui tient la main..."

-Enfin tu réfléchis !

C'en était trop pour Oskan. Sa "mère" passait son temps à le rabaisser, plus qu'a lui donner des conseils. Et ces conseils, il pouvait s'en passer. Il n'avait qu'une envie, c'était de la faire disparaître. Mais comment ? Était-elle seulement réelle ? Pour la première fois de sa vie, Oskan douta de cet esprit qui était soi-disant sa mère. Et si son pouvoir d’Illusionniste s'était retourné contre lui ? Il secoua la tête de désespoir. Sa mère était belle et bien réelle, et puis s'il la faisait disparaître il n'aurait plus aucun soutien et aucun moyen de retrouver son père. Il ne pouvait pas risquer autant de choses si importantes.

Un battement d'ailes derrière lui attira son attention. Il se retourna vivement, et aperçut une Ange. Une Ange Noire, d'une beauté terrifiante. Ainsi, il existait des êtres maléfiques tout aussi beaux que lui ? Il se pourrait bien qu'ils s'entendent bien... Enfin, il ne la connaissait pas mais déjà il se sentait à l'aise avec elle.

-Ne te laisse pas avoir, elle a un pouvoir d'enchanteresse !

Oskan s'énerva pour de bon. Il commença à jurer après sa mère, des propos choquant mais l'Ange n'en laissa rien paraître. A moins qu'elle ne soit pas choquée du tout. Quoiqu'il en soit, il risquait d'apeurer la belle inconnue, s'il continuait. Alors après ses propos déplacés à voix haute, il se calma et regarda l'Ange droit dans les yeux, cherchant une réplique convenable et en se demandant de quelle façon elle allait réagir.

Je regardais l'homme s'injurier lui même. Il devait lui aussi avoir été piqué par un Bellurom pour agir de manière aussi déplacée. Il avait l'air de s'intéresser de près à l'Ange noire... Cette arrogante qui m'avais causé pas mal d'ennuis tout de même. La puissance n'est pas la seule arme, elle semble n'avoir pas compris cela. Je notais son habituel sourire sadique. Rectification : elle N'A pas compris cela. Je n'avais aucune envie de l'affronter encore une fois, surtout dans mon état critique. Je pivotais pour vérifier que Rhoslyn n'avait pas été emportée par la tempête de sable. C'était un peu loufoque comme idée mais les Fées sont des créatures si fragiles...

Je me pris soudain le bras et étouffait un cri. Je m'écroulais sur le sol, incapable de résister à la douleur. Un peu comme cette Ange m'avait torturé par la pensée. Si c'était elle qui cherchait à m'affaiblir de plus en plus ? Non c'était impossible, la douleur irradiait de mon bras et non de ma tête. Puis je ne sentis plus rien. C'était incroyable la vitesse avec laquelle le poison de ce moustique agissait. Je me sentais vide. Toute souffrance m'avait quitté, mais je sentais comme une étrange langueur qui gagnait petit à petit. Je fermais les yeux.

Je vois des lumière clignotantes au dessus de moi. Les silhouettes floues des autres. L'ombre de Rhoslyn, tremblotante. Un noir immense, infini.

Je sursautais. Je ne savais pas ce qu'il venait de se passer mais il ne fallait pas que ça recommence. Je pris mon courage à deux mains et me relevais d'un bond. La lumière vacillait dans ma tête mais je distinguais clairement les corps de L'Ange et du... Bah, il m'avait l'air de la même trempe que mon ennemie. Je vidais le reste du flacon d'antidote sur mon bras. Il ne m'en restais plus qu'une fiole, ce n'étais pas assez pour tenir jusqu'à la fleur dont m'avait parlé Rhoslyn. Et il était inefficace sur mon bras, mais c'était tout ce que j'avais sur la main. Il restais dans ma sacoche des herbes aromatiques et... De larges feuilles dont j'ignorais la provenance. Ça devrais faire l'affaire. J'étalai les herbes sur les boursouflures qui viraient au violacé et j'enroulais autour les larges feuilles. Puis je déchirais un bout de ma tunique et nouait le tout. Je pourrais tenir une heure de plus maximum avec ce bandage...

-Le bleu, c'est plus chaud que le rouge, fais attention... il se pourrait que cette créature te brûle !

-Enfin tu réfléchis !

-Ne te laisse pas avoir, elle a un pouvoir d'enchanteresse !

Le magnifique jeune homme était manifestement schizophrène... Ce qui ne m'inquiétais pas le moins du monde. Justement, cela pourrais être amusant. Mais la dernière phrase qu'il avait prononcé pour lui-même me laissais perplexe. Ainsi il était attiré vers moi, et son... lui n'accepte pas ce choix. Ou cela pourrait être autre chose. Je secouais la tête. Non, je me faisais vraiment des fantasmes...
Puis il se mît à jurer comme un charretier, d'une vulgarité qui me fit sourire, ce qui sembla l'étonner.
Il plongea ses yeux noirs haineux mais magnifique dans les miens. Il n'aurait jamais dû... Croyait-vous aux coups de foudre ? Moi je n'y croyait pas. Mais maintenant... Tomber amoureuse, le pire cauchemar pour moi. Je m'était pourtant juré de ne pas retomber dans cette drogue sur la tombe de Zarerd. Comme j'étais pathétique. Et faible. Ne pas tenir mes promesses était très inhabituel.

La crevette tomba à terre, la Fée azurée déboussolée, essayant de le réanimer, les larmes aux yeux. Il se releva avec douleur, et se fit un bandage rapide. Il avait une fiole avec un liquide bizarre à l'intérieur. Étrange, je n'avais jamais vu cela avant... Peu importe. Cet importuné allait payer pour son "crime". Il avait interrompu cet échange de regard si magique entre cet homme et moi. Quel dommage pour lui... Sans compter qu'il était faible, ce sera donc un jeu d'enfant...

Je m'apprêtais à jouer avec le petit Elfe, quand la Fée m'interpellais. Sa peau azurée, l'aura qui se dégageait d'elle... C'était comme si mes pensées s'étaient envolées. Alors je regardais l'Elfe, qui après réflexion était beau, lui souris gentiment pour la première fois de ma vie et lui tendis la main.

-Veux tu que je t'aides ? Je sais où se trouve cette plante.

Elle essaya d'absorber les pensées négatives du Mage Noir, en vain. Soit il avait un pouvoir qui le protégeait mentalement, soit il en avait tellement qu'elle n'arrivait pas à les "retirer" pour ensuite les détruire, comme elle avait l'habitude de faire plutôt que de les avaler pour elle. C'était la première fois, depuis qu'elle avait acquit sa puissance, qu'elle échouait. Devant cet échec humiliant, elle baisa la tête puis se reprit. Après tout, personne ne l'avait remarqué. Et il ne fallait jamais baisser les bras. Elle réessaya plusieurs fois de suite, toujours sans réussite. Désespérée, elle s'en prit à l'Ange Noire. Elle planta son regard dans le gris de l'Ange, et cela dura quelques minutes. Pendant ces quelques minutes, on aurais pu voir une sorte de Brume Noire s'échappant de l'Ange pour rentrer dans le corps de Rosy. Ses yeux se révulsèrent, devinrent tout Blancs, ensuite Noirs. Elle n'arrivait pas à résister aux pensées négatives qui lui arrivèrent. C'était la première fois. Mais au bout de quelques instants de lutte, la Brume Noire sortit de son corps en un tourbillon, puis disparue en un "POUF" qu'elle seule entendit. Cela la fit sursauter, même si elle était habituée. D'ordinaire, le bruit n'était pas aussi puissant. Elle se sentit vraiment épuisée après cela. D'après elle, Rosy aurait enlevé toute ses pensées négatives, jusqu'au plus profond de son être.

Elle se sentit partir, vraiment épuisée après un tel effort, encouragée par la chaleur. Mais son amour la devança, il s'écroula, et son corps tremblait de toute part. Était-ce à cause de la chaleur, ou de sa blessure ? Elle espérait la première proposition, car sinon cela voudrait dire que le temps estimé s'écoulait plus vite que prévu. Terrifiée, elle se précipita vers lui. Mais il se releva seul, et se fit un bandage. Elle lui adressa un sourire navré, saisit le bras en question et rassembla l'énergie qui lui restait. De la lumière bleutée sortis de sa paume, et rentra dans sa peau. D'après son expression, il devait être soulagé au niveau de sa piqûre mais aussi de son cerveau, car c'était l'organe affecté. Elle lui souris, d'un air plus maternelle qu'amoureuse.

Puis l'Ange s'approcha, souriante. Elle tendit la main à Tala, et lui dis une phrase qui fit bien comprendre à Rosy sa réussite:

-Veux tu que je t'aides ? Je sais où se trouve cette plante.

Malgré la fatigue, elle s'avança vers cette Ange, qui, elle en était persuadée, était sur la bonne voie pour se convertir vers la Bonté. Rosy lui souris chaleureusement.

-Je suis Rhoslyn Amandil, la Reine des Fées. Pourriez-vous nous dire comment vous savez pour notre besoin de trouver cette plante, comment vous savez où elle se trouve, et l'endroit exacte s'il vous plaît ? Nous vous serions reconnaissant à vie.

Elle espérait que l'Ange réagisse bien, et qu'elle se livre à elle. Mais ce qui restait un mystère pour Rosy, c'était comment cet Ange Noire pouvait bien savoir toute ces informations... Etait-elle dans la confidence de l'Ange Blanc qui était venue voir Talagän ? Ou bien cette fameuse Ange était-elle venue voir l'Ange Noire, pour quelque raison que ce fût ? Ou tout simplement, l'Ange qui se tenait devant elle était l'Ange de la vision.

L'échange de regard entre la belle Ange et lui était magique. Il entendait sa mère ricaner dans sa tête, mais il se garda bien d'ouvrir sa bouche pour lui permettre de s'exprimer, et pour éviter de répondre méchamment et de gâcher ce moment. Mais l'Ange remarqua l'Elfe ridicule qui tombait à terre, et elle se dirigea vers lui, rompant cette magie mais il se doutait bien qu'elle avait des idées diaboliques en tête.
Il sentit une douleur, comme si ses pensées étaient en train d'être inspirées. Il fronça les sourcils, et essaya de les "reprendre". Était-il en train de se créer une illusion, l'esprit troublé par cette femme d'une beauté inégalable ?

-Je t'avais dis de ne pas tomber dans son piège. C'est une enchanteresse.

Oskan commençait à se demander si sa mère était jalouse qu'il tombe sous le charme de cette belle inconnue. Tomber amoureux, comme c'était étrange. Jamais il n'avait ressentis de tels sentiments. Jamais. Mais il ne l'avait jamais voulu, considérant l'amour comme une énorme faiblesse. Serait-il en train de devenir faible ? Cette pensée le répugna. Non. Jamais il sera faible. Comme c'était ridicule ! Lui, le Sorcier, un Mage Noir des plus puissant !

Mais apparemment son bon sens l'avait trompé. Il pensait que l'Ange était une fille maléfique, comme il les aimait. C'était plus marrant de s'amuser avec quelqu'un qui lui tient tête, qui lui résiste coûte que coûte. Mais à son plus grand étonnement, l'Ange Déchue s'exprima d'une voix d'une douce, et proposa ses services. Il la regarda, bouche-bée.

-Je ne me trompe jamais. C'est une enchanteresse, une gentille envers les faibles qui plus est.

-J'aurais dû m'en douter..., dit-il avec une voix rauque contrariée.

Alors Oskan se vengea. Il vida petit à petit son esprit, ce qui fut plus dur que d'habitude, l'Ange occupant la majorité de ses pensées. Mais il y parvint, se concentra malgré son mal de tête, et créa une illusion que seule l'Ange pouvait voir. Il lui fit voir une scène affreuse. Lui, s'approchant d'elle pour l'embrasser, mais se faisant agresser pas la Fée bleue horrible. Elle l'éventra, son sang et des bouts d'organes éclaboussèrent le visage de la belle Ange Noire en pleurs. Celle-ci hurlait, essayait de frappait la Fée imaginaire. Oskan réfléchissait, il pensait que décidément elle n'était pas résistante: pleurer est un grand signe de faiblesse. Mais il n'aurait pas dû penser cela, car l'illusion avait disparu. Il rouvrit les yeux, pour découvrir une Ange profondément blessée, encore en pleurs, et le couple étrange la regardait d'un air effrayé. Il avait assez bien réussis son coup... L'Ange allait se venger sur la Fée et l'Elfe, étant persuadée qu'ils étaient les meurtriers.